Dès le 1er août 2022, les tarifs des analyses de laboratoire baisseront de 10 % à l’exception des analyses effectuées par les médecins de famille. La diminution linéaire durera jusqu’à ce que le DFI ait vérifié et adapté les tarifs de toutes les analyses. Conséquence d’une pression médiatique instituée par les assurances maladie et la surveillance des prix sur la base des comparaisons de prix à l'étranger non fondées et trompeuses, nos autorités ont pris cette décision. La FAMH déplore que les dernières avancées dans le développement d'un modèle tarifaire fondé (projet transAL 2) n'aient pas été prises en compte. Indépendamment de l'influence consternante des médias sur de telles décisions, cette décision sera avant tout l’histoire d’un échec pour notre système de santé car sans effet sur les coûts de la santé ni sur l’augmentation prévue des primes à la fin de l’année. La FAMH demande de renoncer à une autre éventuelle diminution linéaire des tarifs déjà annoncée par le DFI et l’accélération du projet d'adaptation tarifaire en cours (transAL2) basé sur des faits et des modèles fiables.
Une mesure inadéquate
Si l’on peut se réjouir que la réduction ne soit pas aussi importante que ce que demandaient les assureurs (-25%) et le Surveillant des prix (-50%) en l’absence de tout rationnel, la décision n’en reste pas moins inadéquate.
La FAMH compte sur un processus adéquat et responsable afin de protéger notre système de soin
La FAMH considère que de faire porter 140 millions d’économie (soit 0.16% des coûts des 83 milliards la santé) à un seul acteur de la santé sur une base aussi irrationnelle alors que les assurances maladies ont accumulés 12 milliards de réserve (1.1.2021) viole le principe de proportionnalité avec un cynisme affiché. La FAMH dénonce le mutisme de nos autorités et attend des mesures concrètes du DFI sur ce sujet. Il est anormal que les mesures proposées depuis 1996 par nos autorités favorisent systématiquement les intérêts financiers des assurances maladies.
Pour ces raisons, si, sur la base de chiffres erronés, une autre baisse de tarif précipitée devait avoir lieu sans qu’aucune mesure de contrôle efficace des assurances maladie ne soit proposée, la FAMH se réserve le droit d'agir juridiquement contre la diffusion délibérée de faits erronés et contre une baisse de tarifs prise sans motif avéré d’urgence. Elle reverra également les modalités globales de ses interactions avec le DFI.
Renseignements (membres du comité FAMH)
Prof. Dr. Nicolas Vuilleumier, +41 79 613 08 98
Dr. Dieter Burki, +41 79 815 28 71